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Compte rendu de notre « Maraude du 21 janvier 2023 »

    200 personnes seraient à la rue à Annecy...

     
     
     
     
    Bonsoir les colibris,
    Pas de maraude pour moi mais je me suis lancée dans la préparation d’un chili pour les copains. Comme je dis souvent aux bénévoles qui ont quelques appréhensions sur la réussite de leur repas « quand c’est préparé avec l’envie de faire plaisir, la moitié est déjà faite »! Pour l’autre moitié concernant mon Chili, je retiendrai la remarque de Marc que j’ai eu au téléphone cet après-midi « ils ont beaucoup apprécié ta bolognaise avec les haricots qui flottaient dessus! » Inutile de vous dire que cela m’a bien fait rire et que je penserai à rajouter quelques haricots rouges la prochaine fois!
    J’ai quelques mercis à faire passer à : Jessica, Sophie, Rachid, Carine, Souraya et Aurélie pour la préparation de la maraude.
    Avec les températures négatives toute la semaine, impossible de ne pas penser aux copains qui dorment dans la rue…
    Je voudrais revenir sur un reportage passé cette semaine au 19/20 sur les sans-abris. 200 personnes seraient à la rue à Annecy …
    Demandeurs d’asiles, travailleurs précaires, jeunes chômeurs, jeunes intérimaires qui ne peuvent pas se payer un loyer ou un hôtel, mineurs non accompagnés, personnes qui ont perdu leur logement suite à une séparation…
    Appeler le 115, pour avoir une place dans un centre d’hébergement d’urgence : temps d’attente de l’appel 20 à 30 minutes et pour entendre qu’il n’y a pas de place disponible…
    Dans son compte rendu téléphonique, Marc m’a parlé de David qui dort dehors et qui lui dit « c’est un peu dur »…
    Et de M qui n’arrive plus à se chauffer chez elle « elle a moins de dix degrés dans son appart »… M a deux enfants…
    Et puis il y a V. qui d’ici la fin du mois n’aura plus de chambre non plus. V qui avait décidé de fuir pour éviter la prison. Je ne saurai vous dire pourquoi il devait être incarcéré. Mais je connais son histoire, son enfance. Je peux vous dire que je ne souhaite cela à aucun gamin. On ne part pas tous avec les mêmes chances dans la vie. V. c’est la douceur incarnée. Il est toujours gêné de demander. Il essaye au mieux de protéger son amie E. Cette jeune femme qui vit seule dans une tente et qui a peur chaque nuit d’avoir une mauvaise visite…
    V. a décidé de purger sa peine. Il ne retournera pas dans la rue… j’ai hésité à vous partager cette histoire… Marc m’a demandé de le faire car c’est ça aussi la vérité de la rue et il a raison. Et pour moi qui ne reverrait peut-être plus V. je suis un peu tristoune…
    Il avait envie de la reprendre en main sa vie en commençant déjà par arrêter l’alcool sans aucune aide. 3 mois sans alcool. Encore bravo V. pour cette réussite et bon vent à toi.
    Ce samedi ce sont Marc, Tatie, Gema, Malik, Stéphanie et Nicolas qui sont partis en maraude. Merci à Nicolas pour son compte rendu :
    « Les maraudes se suivent mais ne se ressemblent pas. Ce matin Gema, Tatie, Poussin, Malik, Stéphanie et Nicolas sont au départ. Le trajet est épique, le cortège alterne entre chaussée et trottoirs car ces derniers sont souvent verglacés, ultra glissants et la maîtrise du maraudeur n’est pas aussi aisée que celle d’un pilote au trophée Andros.
    Aujourd’hui les sourires sont plus timides et les visages plus crispés et pour cause, il fait encore moins 6 degrés quand nous arrivons au square de la croix rouge. Le froid a eu raison du moral de certains. Les personnes arrivent petit à petit (31 en tout) pour venir se réchauffer un peu avec un bon repas chaud (cette semaine c’est chilli con carné et riz) et un bon café, qui a aujourd’hui, plus que jamais, un grand succès.
    Ensuite nous repartons vers le square de l’évêché avec la traditionnelle pause chez Frantz pour un ravitaillement en bouteilles d’eau et nous accueillerons encore un quinzaine de bénéficiaires.
    Parfois un compte-rendu de maraude peut paraître idyllique car lors de ces échanges, tout le monde a envie de partager des moments de joie, de taquineries et d’espoirs mais n’oublions pas que vivre dans la rue reste une tragédie et que derrière les sourires d’un instant fugace, la souffrance et les difficultés sont toujours là.
    Mais comme j’aime finir sur une note positive, je retiendrai de cette journée la discussion avec cette femme, qui après 3 années de vie dans la rue était si fière de nous parler de cet appartement et de ce travail qu’elle vient tout juste de décrocher et de l’impatience de toucher sa première paie ».
    Maraude avec le reste de neige
    avec le soleil

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