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Compte rendu de notre « Maraude du 29 avril 2023 »

    Semaine chargée...

    Bonsoir les colibris,
    Grosse semaine pour Les suspendus :
    • Réunion du bureau mercredi pour travailler sur les projets en cours et à venir;
    • Réunion avec les bénévoles pour partager nos idées et passer un moment chaleureux : 18 présents;
    • Maraude du samedi bien évidemment : merci à Sophie d’avoir préparé le repas et d’être partie en maraude avec Gema, Marc, Tatie, Rachid et Sylvie;
    • et les sorties de caisse.
    Le nombre de bénévoles a bien augmenté mais nous avons toujours le souhait de rester une association à taille humaine.
    Les sorties de caisse ont été encore un beau succès.
    Nous remercions vivement le directeur du magasin du Super U de St Jorioz pour son accueil et de nous avoir permis ces sorties de caisse.
    Ce sont plus de 30 cartons que nous avons récoltés qui rempliront nos stocks.
    Merci à la générosité des clients (petit clin d’œil à Clément du secours pop!).
    Merci aussi à tous les bénévoles qui ont participé et ont permis cette réussite : Estelle, Céline, Jess, Carine, Morgane, Anna, Véro, Sylvie, Sophie, Amandine, Jérôme, Sophie et Pierre.
    Merci à ceux qui ont aidé à leur organisation : Betty, Tatie, Souraya et Sophie.
    Nous voulions vraiment mettre en avant 2 étudiantes, Loula et Alia qui ont choisi notre association comme projet d’école et obtenu la belle somme de 150€.
    Merci à elles deux et à toutes les personnes du lycée des Bressis à Seynod, qui ont participé.
    Un merci aussi à la boulangerie La Gerbe Savoyarde de Meythet pour leurs dons de brioches aux pralines 😋
    Enfin les deux derniers remerciements reviennent à Julie pour ses dons et à Marc qui a accepté de faire le compte rendu de maraude en toute sérénité…
    Désolé Marc pour la pression 😂
    « Ce samedi matin à 8h, Annecy baigne dans une tiédeur lourde et le ciel est couleur plomb. Pas franchement engageante l’atmosphère pour la maraude. Mais bon! Je passe, comme chaque samedi, prendre Poussine ou Tatie, les deux surnoms lui allant comme un gant, pour récupérer le surplus de victuailles que Clément, le responsable alimentaire du Secours Pop m’avait permis d’entreposer la veille dans ses chambres froides. Cependant, ma crainte du samedi matin de ne pas savoir si je vais être accueilli par un scud ou une gentillesse lorsqu’elle ouvre la portière de mon jumpy, persiste. Ouf! J’ai droit à un « Bonjour Poussin!» avec un sourire. La matinée commence bien, la Poussine est bien tournée.
    Nous arrivons tous les deux au garage qui nous sert de local vers 8h30 et avançons sans attendre les préparatifs de la maraude avant que l’arrivée du reste de l’équipe un peu plus tard, rende le local exigu.
    9H30 : les renforts arrivent petit à petit jusqu’à ce que le local se transforme en une ruche vrombissante. Dans l’étroitesse du garage, les allées et venues incessantes des ouvrières, sortant, rentrant, se croisant dans tous les sens, en se bousculant, presque à se passer les unes sur les autres pour accéder aux rayonnages de nourriture pour faire les sacs alimentaires que nous livrons à des familles, fait que, le bourdonnement généré par cette frénétique activité résonne à l’extérieur, dans la cité, où est situé le local. A cela s’ajoute les éclats de rires, le papotage, les questions qui fusent de tous côtés:
    -« Où se trouvent les filets de maquereaux?»
    -« Quelqu’un sait combien faut-il mettre de yaourts par sacs?»
    -« Qui coupe le fromage?»
    -« C’est Poussin!!»: ça ce sont les abeilles en choeur.
    -« Je mets les œufs durs dans quel maraudeur?»
    -« Demande à Poussin!» toujours le choeur des abeilles.
    -« Attention Poussin! T’es encore dans mes pattes!!!» ça, c’est la reine de la ruche, la Poussine nucléaire.
    Et Poussin par ci, et Poussin par là, et Poussin de côté. Ouh, la, la! Faut que je m’escampe parce que là nous arrivons, comme chaque samedi, au moment où nous passons du stade de ruche à celui de poulailler et que c’est le moment, comme toujours, où je sors dehors boire mon café et fumer ma clope au calme. Et comme chaque samedi en savourant cet instant, je me pose toujours la même question: pourquoi le monde de l’entraide et de la solidarité est majoritairement féminin? La fraternité ne serait-elle qu’une affaire de femme? Pourtant le mot fraternité est inscrit sur tous les édifices publics de France, non? Mesdames, respect! Messieurs répondez à cette question par des actes!
    10H30. Départ de Seynod pour le centre d’Annecy donné par Poussine. Alors là c’est pas la même! D’un coup d’un seul, l’agitation volubile de l’instant d’avant, passe à une accalmie sévère parce que… devant nous se profile une côte assez sévère et que les maraudeurs sont vraiment lourds. Ca calme soudainement les ardeurs. Eh, oui! Nous passons d’abeilles butineuses à bêtes de somme.
    Première halte à l’entrée du cimetière de Loverchy, vers le Thiou. Nous sommes attendus par C et un copain moite d’humidité et gelé car sa tente n’est plus étanche et qu’il a plu sur lui dans la nuit. Quand Sophie, la cuisinière du jour, lui tend son chili bouillant, on lit un tel sentiment d’aise dans son regard aimanté par le bol qui laisse échapper son fumet chaud, d’avoir enfin trouvé un peu de chaleur qui calmera la froidure de sa nuit que ça me met mal à l’aise d’avoir bien dormi dans mon lit. Dans le même temps, Rachid, Sylvie, Gemma et Poussine lui fournissent, ainsi qu’à C, une paire de chaussettes, un café et des viennoiseries, des conserves.
    11h. Arrivée au square de la Croix Rouge. Des têtes que l’on n’avait pas vu depuis longtemps réapparaissent. Fin de trêve hivernale oblige, ils retrouvent la rue.
    Il y a V qui exprime sa souffrance par une grande colère tempérée tant bien que mal par G, son copain, qui m’apprend qu’il va passer le WE avec ses enfants dans l’appart de son ex qu’elle lui met à sa disposition du fait de son absence pour cause de vacances.
    Il y a J, vieux briscard de la rue respecté et aimé par tous les sans abris a qui je, le voyant blafard, lui demande si tout va bien? Il me répond que oui mais je vois bien dans ses yeux un tourment qui l’endolorit.
    B, lui aussi longtemps absent et qui est de retour. Il était parti monter des manèges et a du arrêter à cause de sa grave maladie. Il est retourné dans son squatt.
    Au final une vingtaine de personnes sont passées à notre Rendez vous de la Croix Rouge.
    Sur le chemin pour aller à l’Evêché, arrêt obligatoire chez Frantz. Là c’est le point de rencontre qui fait le plus de bien. Frantz, il me fait penser à Dustin Hoffman dans little big man mais lui c’est pas du cinéma ni du bidon. C’est vraiment un grand petit homme. Toujours le sourire. Chaque fois il donne un pack d’eau et des viennoiseries, fait les cafés suspendus et n’a pas honte de recevoir les sans abris dans son resto pour leur servir leur café. Réellement, pour ma part, un grand plaisir de partir quelques minutes en live avec lui pour me détendre.
    Midi. Ultime Rendez vous. Là aussi nous verrons un peu plus d’une vingtaine de personnes. Certains ne vont pas bien du tout, notamment N que l’on voit sombrer et qui nous inquiète. A l’inverse et c’est l’éclaircie, la lueur de la matinée. E remonte la pente, à deux doigts de sortir de la misère. Elle est une jeune femme toute fraîche, propre, bien habillée, le visage ne montrant aucuns stigmates de sa misère et qui travaille tout en dormant dans sa voiture.
    13h. Nous rentrons au local, les maraudeurs vides et le chili, malgré la crainte de Sophie d’en avoir beaucoup trop fait, a été rectifié propre. Une chose est sûre, grâce à E, même si l’on peut aider à sortir de la misère ne serait ce qu’ une seule personne, ça vaut le coup de continuer à aider ceux qui sont dans la misère. »
    Etudiantes
    Soirée bénévole

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